Comme le soleil, le réel est difficile à regarder en face !
L’été était donc le bon moment pour découvrir « Le réel et son double », l’essai du philosophe Clément Rosset, dont NBH TRANSITIONS vous recommande la lecture. Mais attention ! Ce texte parle de vous, de nous, de nos illusions et vous propose d’enlever vos lunettes de protection… périlleux mais salvateur !
Tout a fait d'accord, mais je ne ferai rien ...
N’avez-vous pas déjà échangé avec l’un de vos collègues de travail sur une situation donnée en tombant, dans un premier temps, parfaitement d’accord sur la description des faits (« Je suis tout à fait d’accord avec toi ! ») ; tout en constatant, dans un second temps, que votre interlocuteur n’en tirait pas les conséquences, pas plus que le comportement qui vous aurez permis d’avancer ? Autrement dit, qui n’a pas été témoin d’« un raisonnement juste que viendrait couronner une conclusion aberrante » comme le dit Clément Rosset ? N’avez-vous pas été surpris, interloqué peut-être même agacé d’une telle attitude ? Comment comprendre cette manière d’être ?
Clément Rosset qualifie cette attitude de « ni oui, ni non » : « Oui à la chose perçue, non aux conséquences qui devraient normalement s’ensuivre. »
Coaching pour les professionnels
Les séances de coaching professionnel proposées par NBH TRANSITIONS permettent, en toute confidentialité, de travailler son discernement, sa compréhension, sa réflexion sur des situations rencontrées au travail. Renforcer sa lucidité permet d’agir au mieux, à condition de le décider.
À condition de le décider ? Oui, car muscler sa lucidité demande du courage et de l’humilité. Le courage pour voir et entendre ce que souvent l’on sait déjà, mais qu’il est tellement difficile à intégrer dans son existence ; et de l’humilité, pour tenter de vivre et d’agir en phase avec un réel qui n’est pas toujours là pour nous faire plaisir.
Par expérience, nous pouvons dire que souvent les situations sont bloquées à cause d’illusions accumulées qui finissent par faire barrage aux évolutions, retardent les transitions, empêchent la fluidité du devenir.
Ne pas voir ce que nous avons sous les yeux
Dans ce petit essai « Le réel et son double », L’auteur diagnostique, de manière très accessible, toutes les façons que nous avons de ne pas voir ce que nous avons sous les yeux, de nous illusionner : la folie (qui n’est pas donnée à tout le monde !), le « refoulement » freudien ou la « forclusion » lacanienne (concepts psychanalytiques), les excès en tout genre (alcool, drogue, etc), sans oublier la modestie (qui est « le genre d’orgueil qui déplait le moins » Jules Renard), et bien entendu, le plus définitif : le suicide.
Face à la réalité déplaisante : ni oui, ni non !
Face à la réalité déplaisante : nous pouvons dire oui à la chose perçue, mais non aux conséquences qui devraient s’ensuivre nous explique Rosset.
En effet, « Je ne refuse pas de voir, et ne nie en rien le réel qui m’est montré. Mais ma complaisance s’arrête là. J’ai vu, j’ai admis mais qu’on ne m’en demande pas davantage. Pour le reste je maintiens mon point de vue, persiste dans mon comportement tout comme si je n’avais rien vu. », « Coexiste paradoxalement, ma perception présente et mon point de vue antérieur ». C’est ce que Rosset appelle « une perception inutile ». En effet, la perception est correcte, mais le jugement (qui devrait donner lieu à l’action juste et utile pour soi, voire les autres) est faux.
Dupliquer le réel pour le rendre acceptable
Pourquoi ? Parce que le réel est parfois si difficile à admettre, car en tel décalage avec nos désirs ! Nous décidons donc d’ignorer ce qui est, pour préférer ce qui n’est pas. Clément Rosset nous démasque tous, nous qui voyons double, enivrés d’illusions destinées à engourdir notre lucidité. Dans la vie, nous attendons ce que nous espérons. Nous prenons nos rêves pour des réalités ! Très souvent, nous savons, mais nous ne voulons pas savoir.
Rosset travaille non pas sur ce que nous avons à apprendre, mais sur le rapport que nous entretenons avec ce que nous savons déjà. Et c’est exactement ce que nous travaillons en séance de coaching chez NBH TRANSITIONS.
Nos outils de travail comprennent l’apport des philosophes qui ont pensé la condition humaine dans toutes ses dimensions.
Rosset est l'héritier de Spinoza et de Bergson
Comme Spinoza, il nous enseigne que nous vivons dans le seul monde possible et que la philosophie est un travail de suppression des illusions que nous interposons entre nous et le monde. C’est-à-dire sur toutes les façons que l’on a de se mentir et de se rassurer en interprétant le monde selon nos désirs. Nous maquillons le monde pour le rendre plus acceptable. Spinoza est celui qui dit qu’il faut préférer prendre la réalité pour son désir plutôt que le contraire pour s’éviter de tomber de haut.
Comme Bergson, il examine ce qui reste du monde, une fois qu’il est rendu à sa réalité, une fois débarrassé des illusions.
Rosset rattache notre tentation récurrente, notre besoin de l’illusion au fait que nous allons mourir et qu’il nous faut bien inventer un palliatif ou un paravent face à cette réalité que nous n’ignorons pas et qui reste un scandale. Le problème de l’homme est qu’il sait qu’il va mourir et qu’il doit vivre avec. Ce savoir de l’échéance inéluctable à laquelle il est si difficile de croire, donne naissance à tous les dénis de la réalité permettant d’échapper au désarroi, à l’angoisse.
Ne perdons pas de vue la joie de vivre !
Rosset se situe dans la déconstruction des illusions, tout en ne perdant pas de vue la joie de vivre. Toute la difficulté de vivre réside dans « devoir admettre ce que nous savons, accepter ce qui est ». Le temps perdu à le fuir est du temps perdu. Accepter d’être mortel, c’est comprendre que cette échéance donne à chaque évènement, la saveur inégalée de ce qui ne dure pas et que l’on peut chérir éternellement. C’est une invitation à la joie.
En philosophe, Rosset nous incite à penser par soi-même, et parfois contre-soi-même. C’est pour cela que cette pensée est si précieuse en séance de coaching professionnel NBH TRANSITIONS.